Depuis la levée de la réquisition de l’État sur les stocks de masques de nombreuses offres suscitent l’espoir des professionnels de santé libéraux actuellement très insuffisamment dotés en équipements pour se protéger et protéger leurs patients.
L’actualité récente impose la plus grande prudence.
En effet il apparaît que le marché mondial des masques de protection est en extrême tension et soumis à la seule régulation de l’offre et de la demande :
Par ailleurs la distribution relève parfois de l’illégalité :
« Lyon : un pharmacien en garde-à-vue pour vente de masques illégale »
Trois hommes en garde à vue pour avoir voulu revendre 40 000 masques périmés.
« Le nouveau marché très noir des masques de protection contre le coronavirus »
En revanche des initiatives vertueuses sont nées lors de cette crise, comme la mise en place d’une application à destination des professionnels de santé leur permettant de connaître en temps réel et par géolocalisation le stock de masques dont dispose chaque officine de pharmacie de la région.
De plus, il est fort appréciable de constater que des circuits d’acheminement parallèles à la distribution réalisée par les ARS tentent d’en compenser les carences: collectes des dons en matériels d’artisans et d’entreprises par l’intermédiaire des chambres de commerce par exemple en région Normandie, achat par les régions de France au profit de professionnels de santé de la région d’un stock de masques supplémentaires, distribution par la métropole de Nice de masques pour les professionnels de santé via les ordres de santé.
L’ordre salue ces initiatives dont peuvent bénéficier les kinésithérapeutes et leurs patients, et demande aux conseils départementaux et régionaux de coordonner la distribution de ces stocks complémentaires afin de garantir une répartition équitable et utile entre les professionnels de santé.
Le conseil national appelle à la plus extrême vigilance les kinésithérapeutes qui seraient tentés bien naturellement de subvenir à la carence de certaines ARS en se procurant des masques via un circuit parallèle. En effet d’une part rien ne garantit plus la loyauté de certains fabricants opportunistes, ni celle des intermédiaires, et rien ne garantit non plus que les normes qualité des lots distribués soient respectées.
En la matière si l’obligation de protection repose sur les employeurs des kinésithérapeutes salariés, les professionnels libéraux doivent assurer eux-mêmes leur protection et celle de leurs patients et malheureusement en attendant que les promesses ministérielles soient suivies d’effet sur le terrain, le risque de malveillance est à ce jour particulièrement élevé et devait être rappelé par précaution.