Les bruits courent que les piscines publiques municipales ré-ouvrent leurs portes aux baigneurs. Du coup les kinésithérapeutes ayant des balnéos, bassins ou piscines se posent à juste titre cette question : « Si une piscine municipale peut rouvrir, pourquoi pas ma piscine ou mon bassin de rééducation ? »
Il est important de refaire le point sur ce problème.
D’abord rappelons que le CNO a émis un guide de bonnes pratiques pour la réouverture des cabinets de ville le 24 avril dernier (que vous retrouverez ici). Dans ce guide, le CNO a écrit: « Le cas particulier de la balnéothérapie : Les balnéothérapies non-chlorées doivent être fermées jusqu’à nouvel ordre. Les bassins chlorés peuvent être ouverts en menant une analyse bénéfices/risques pour les patients concernés (recommandations DGS). Au vu du risque plus élevé de contamination en milieu humide et de la difficulté de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale tout au long du parcours de soins du patient en balnéothérapie (vestiaire, douche, cabine d’habillage/déshabillage, bassin…), le conseil national de l’ordre recommande de reporter la réouverture des bassins de rééducation à une date ultérieure. »
On remarquera qu’il s’agit dans le cas des bassins chlorés d’une analyse bénéfice/risque mais que le CNO estime que globalement le risque est trop élevé et donc recommande de reporter l’ouverture des balnéothérapies (sans toutefois interdire cette ouverture, chacun étant responsable de ses choix et de ses actes).
Concernant les piscine publiques, la Société d’hygiène hospitalière avait, en mars 2020, publié un texte rappelant que le Virus COVID-19 est fort mal connu, qu’on ne peut comparer son évolution en milieu piscine chlorée à celle en milieu biologique, qu’il nage moins bien qu’un entérovirus, etc. : bref on ne sait pas vraiment, mais il fallait respecter les normes de désinfection des eaux et les gestes-barrières des baigneurs… Hélas, bien qu’intéressantes, ces recommandations n’apportent pas grand chose à nos questionnements pour nos piscines kinés…
Actuellement, et depuis le 2 juin, il est question d’ouvrir certaines piscines publiques mais sous surveillance (une vingtaine de piscines « laboratoires » sélectionnées par le ministère des Sports pour roder un protocole sanitaire précis), selon les communes et avec des règles très strictes (pas sèche-cheveux ni sèche mains, 2 m² par baigneur, sens de circulation pour rentrer et sortir du bassin, pas de croisements entrants et sortants, etc.) Mais la plupart de piscines publiques voient leur ouverture repoussée à l’été ou en septembre selon les endroits.
Enfin, l’URPS KINE ARA aurait demandé au CPias Auvergne Rhône-Alpes un avis sur nos piscines chlorées. Rappelons que le Cpias a déjà émis des fiches ayant servi à l’élaboration du guide de réouverture du CNO. Peut-être aussi aurons-nous d’autres sources fiables d’autres organismes professionnels ou para-professionnels.
Pensons aussi à nos déshumidificateurs de locaux piscines : ces grosses pompes ne sont jamais que des gros aspirateurs qui refoulent l’air dans les locaux, de gigantesques sèche-mains. Or les aspirateurs sont proscrits dans nos cabinets, et les sèche-mains interdits dans les quelques piscines publiques testées…
Lisez ce document instructif sur les aérations, climatiseurs, etc, qui vous instruira sur les flux d’air à éviter ou pas…
Il semble donc urgent d’attendre, puisque le CNO n’a pas émis de recommandations favorables, et que des travaux à venir sous peu nous éclaireront, afin que chacun puisse décider dans son cabinet (et dans sa piscine !) de la conduite à tenir.
Donc PATIENCE, nous pouvons faire heureusement du fort bon et excellent travail sans balnéo, c’est le cas de la majorité des kinésithérapeutes, sans prendre de risques inconsidérés.