15 décembre : les kinésithérapeutes et les violences faites aux femmes

Nous tous, praticiens de terrain et au contact « physique » de nos patientes avons pu avoir un doute, ou aurons une situation questionnante au décours de notre carrière professionnelle.
Les bleus et hématomes que présente notre patiente sont-il réellement dus à cette chute curieuse qu’elle décrit ? Comment expliquer la localisation de ces traces, en face postérieure des avant-bras?  Et cet œil poché, réellement un coin de la porte du placard de la cuisine?
Notre positionnement en soins de proximité, dans la bulle corporelle et affective de distance intime, nous permet de voir et appréhender des situations parfois dramatiques. 

Pour info, jetez un coup d’œil sur cette étude étonnante à propos des fractures ulnaires, résultats de violences conjugales : http://www.thema-radiologie.fr/actualites/2851/une-etude-sur-les-fractures-ulnaires-provoquees-par-les-violences-conjugales.html

L’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, mobilisé dans la lutte contre les violences faites aux femmes, participe aux travaux de la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof). 

Les atteintes à l’intégrité de la personne, physiques et/ou psychiques, sont constitutives d’infractions prévues et réprimées par le code pénal, article R 226-14 du code pénal. Une excellente explication des nouveautés 2020 de cet article est présente  ici, sur secret pro.fr.
Un-e kinésithérapeute constatant des signes de violences faites à une femme et transmettant une information à caractère secret à une autorité sera exempté de la peine prévue par l’article 226-13 du code pénal, dans certaines conditions:

  • quand les personnes sont vulnérables du fait de leur âge (mineurs) ou d’une incapacité physique ou psychique, et sans a accord nécessaire préalable de ces derniers
  • quand il s’agit d’une personne majeure non vulnérable, avec son accord mais aussi sans son accord (en cas d’impossibilité de l’obtenir, et en l’informant du signalement),  « lorsqu’il estime en conscience que ces violences mettent la vie de la victime majeure en danger immédiat et que celle-ci n’est pas en mesure de se protéger en raison de la contrainte morale résultant de l’emprise exercée par l’auteur des violences ».

De la même façon, si un patient, qui vous consulte, vous révèle détenir une arme (ou manifeste son intention d’en acquérir une) et présente un caractère dangereux pour elles-mêmes ou pour autrui, vous aurez le droit d’en référer au préfet.

Dans tous les cas, votre ordre départemental vous demande d’en parler avec un autre professionnel de santé et si possible avec nous , sauf urgence. Vous trouverez ici un modèle de document  attestant avoir constaté des lésions.

Les associations de référence dans l’Allier sont  :

 

Vous trouverez aussi des éléments de reflexions et de conduite à tenir ici :

Mission interministérielle pour la protection des femmes

https://arretonslesviolences.gouv.fr

site de signalement