Loin de croyances, des raccourcis, un petit point sur l’action des kinésithérapeutes face à l’épidémie de bronchiolite :
1- il est faut de dire que la HAS a banni la kinésithérapie dans la prise en charge de la bronchiolite
2- il est faux de croire que prescrire de la kinésithérapie est contre-indiqué
La HAS a mis a jour en 2019 les recommandations de 2000, notamment pour ce qui est de la prise en charge en kinésithérapie
Il s’agit de bien lire : ces recommandations concernent
- le nourrisson de moins de 12 mois, et non tous les nourrissons (pour rappel, un nourrisson est un enfant de moins de 24 mois, cf. Académie de Médecine )
- un premier épisode de bronchiolite , ce qui exclut les épisodes à répétition
Les techniques que nous avons bannies de notre exercice depuis plus de 20 ans restent contre-indiquées (vibrations, clapping) : rien de nouveau sous le soleil !
L’augmentation du flux expiratoire (AFE), n’est pas efficace dans la prise en charge des nourrissons hospitalisés pour une bronchiolite aiguë.
L’AFE n’est donc pas recommandée en ambulatoire, faute de preuves valides à ce jour, mais la HAS demande a=à ce que la recherche de mesure d’impact de cette technique (recours aux hospitalisations) se poursuive. L’AFE n’est pas recommandée, mais elle n’est clairement pas contre-indiquée.
Si nécessaire, une surveillance pluridisciplinaire de ces nourrissons (afin de ne pas les perdre de vue pendant cette période critique) est essentielle. Le médecin de soins primaires (le médecin traitant généraliste) devra s’assurer de la mise en place des mesures éducatives et de surveillance adaptées à l’évaluation du nourrisson par les professionnels de premier recours et les réseaux bronchiolite.
Les kinésithérapeutes organisés en réseaux de soins sur tout le territoire sont donc des solutions pour venir en appui des services d’urgences engorgés et de la médecine de ville déjà très sollicitée.
Le kinésithérapeute assure :
- Le suivi du nourrisson et la réévaluation clinique
- L’éducation et l’observance des bons gestes par l’entourage de l’enfant
- La réassurance des familles
- L’évaluation et l’adaptation de l’environnement de vie de l’enfant.
Pour rappel, la prise en charge de la kinésithérapie respiratoire ne se limite pas aux techniques de désencombrement bronchiques des voies aériennes inférieures mais également à celles des voies aériennes supérieures, le mouchage, démontré comme efficace pour améliorer les symptômes des enfants.
Portons ce message auprès de nos prescripteurs a travers les CPTS et MSP, au fil de nos rencontres.